Les réfugiés du Kivu affluaient dans la petite ville de Kissenyi préservée de la mutinerie par la symbolique frontière du Ruanda Urundi. Dans un... > Lire la suite
Les réfugiés du Kivu affluaient dans la petite ville de Kissenyi préservée de la mutinerie par la symbolique frontière du Ruanda Urundi. Dans un bar de la ville nous étions une demi-douzaine d'hommes, armés de vieux fusils et décidés à vendre chèrement notre peau pour préserver nos femmes, nos enfants et notre honneur. Un jeune garçon à l'allure sportive, le visage marqué par un collier de barbe noire, poussa la porte et nous lança un jovial « salut les gars ! ». J'eus de la peine à reconnaître en ce barbu poussiéreux, Paul Ribeaud que j'avais rencontré à Bukavu en 1951, il y avait neuf ans déjà. Dans ADIEU CONGO Paul Ribeaud apporte tout ce qu'il a vu pendant ces tragiques semaines. Il lui était impossible de faire rentrer dans ce livre tout ce qui s'est déroulé au Congo et dans les coulisses de l'O. N. U., impossible de reproduire les centaines de déclarations de politiciens africains irresponsables, impossible encore de tout raconter sur un pays grand comme l'Europe Occidentale. Mais il a écrit l'essentiel. Le lecteur y verra se dérouler le film du naufrage congolais. La nationalité française de l'auteur lui a peut-être permis de réussir là où un Belge aurait échoué : observer d'un oil impartial les principaux acteurs belges et congolais de cette tragédie. Envoyé de Paris Match et seul reporter de la presse mondiale à avoir parcouru l'ensemble du Congo dès le début de la mutinerie de la Force Publique, Paul Ribeaud risqua plus d'une fois sa vie pour nous rapporter ce récit et ces photographies. Au nom de mes compatriotes belges du Congo, je lui dis bravo et merci ! J. Hurner.