Quand l'étoile montante de la scène littéraire française devient le soleil noir de la France de Vichy.
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Quand l'étoile montante de la scène littéraire française devient le soleil noir de la France de Vichy.
En 1932, une carrière prometteuse attend Abel Bonnard. Cet insatiable voyageur, poète de talent et essayiste brillant vient d'être élu à l'Académie française. Dix ans plus tard, en 1942, il est une figure notable de l'extrême droite fascisante, un " hitlérophile " convaincu et, surtout, fait partie du gouvernement de Pierre Laval. Comment le doux écrivain cosmopolite est-il devenu un pronazi de premier plan ? Pourquoi cet amoureux de l'ailleurs a-t-il affirmé en 1924, dans En Chine, que le voyage " donne [...] plus de liberté à nos rêves ", avant d'interroger la LVF en 1942 : " Vous ne voulez pas qu'une barbarie d'asiates anéantisse notre civilisation ? " ? Quel rôle exact a-t-il joué durant l'Occupation ? Comment la justice l'a-t-elle jugé ? Pourquoi et comment la postérité l'a-t-elle effacé ?
Dans cette première biographie, l'auteur fait la lumière sur tous les pans de la vie de l'homme public : ses jeunes années à Poitiers ; son ascension au sein des milieux mondains parisiens ; ses accointances avec les maurassiens, fascistes et collaborationnistes ; son piètre parcours comme ministre de l'Éducation allant de pair avec sa doctrine pédagogique prônant l'avènement de l'" homme nouveau " ; son exil en Espagne après la Libération ; sa mise à l'index par les écrivains à la fin de la guerre (homosexuel et collaborateur zélé, Bonnard est traité de " bon aryen ", " bon à rien ", " belle Bonnard " et " Gestapette ") ; sa radiation de l'Académie ; enfin, ses procès en 1945 puis 1958. S'appuyant sur de nombreuses sources inédites, Benjamin Azoulay retrace sans manichéisme le parcours d'une figure aujourd'hui tombée dans l'oubli, mais ô combien complexe, fascinante et sulfureuse.