École et littérature : deux termes qu'il est de bon ton de séparer, voire d'opposer. Au mieux l'école apprendrait à lire, à déchiffrer, à décoder.... > Lire la suite
École et littérature : deux termes qu'il est de bon ton de séparer, voire d'opposer. Au mieux l'école apprendrait à lire, à déchiffrer, à décoder. De son domaine serait exclue la littérature, réservée à ceux qui l'ont - depuis toujours - capitalisée en dehors de l'école, et parfois même contre elle. La réalité est-elle aussi catégorique ? Elle ne l'était pas dans la pensée des fondateurs de l'École de la Troisième République. Loin d'établir les deux paliers actuels, l'un utilitaire : apprendre à lire, affaire du primaire ; l'autre culturel : apprécier la littérature, affaire du secondaire, l'école républicaine a eu d'emblée une démarche globalisante en liant apprentissage de la langue et initiation aux textes. Cet éclairage, inattendu, sur une pédagogie qui n'était pas uniquement simple et pratique, oblige à reconsidérer la relation intime que notre littérature a toujours entretenu avec la culture scolaire. Que, dans le passé, le goût littéraire ait été nourri par l'école, demeure une évidence, même pour ceux qui la remettent en cause. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? C'est ce que, sans complaisance, mais sans préjugés, s'emploie à analyser ici Francis Marcoin.