Quoi de plus exaltant que d'observer d'une génération – celle des années 1950-1960 – à une autre – celle des années 2000 – la manière dont de jeunes réalisateurs s'emparent à leurs débuts du langage cinématographique ? Par leurs différences et leurs audaces, leurs premiers pas attestent du champ des possibles ouvert par la mise en scène à l'intérieur d'un format court. Cette richesse d'écriture est d'autant plus flagrante que tous les réalisateurs ici représentés – Godard, Rouch, Letourneur, Garrel, Donzelli – partent d'une même réalité économique qui les amène à composer avec très peu de moyens. Ces conditions de travail les rattachent à ce qui fait l'essence même de la mythique nouvelle vague : plutôt que de désigner un courant esthétique, tant les cinéastes convoqués ont des univers bien distincts, la référence renvoie surtout à une certaine précarité qui permet au cinéma de repartir à zéro, de se réinventer avec trois fois rien. A cela s'ajoute le désir des cinéastes de filmer des gens de leur âge et d'interroger à travers eux les signes d'une époque, en partant de l'intarissable source d'inspiration que sont les relations entre filles et garçons. Ce programme est inscrit au dispositif d'éducation au cinéma du CNC "Lycéens et apprentis au cinéma".