De son jeu de pianiste classique Kirane a gardé l'essence : un piano minimaliste oscillant entre gymnopédie et trip-hop, comme si l'esprit naissait du bout des doigts. Des terres urbaines jaillissent un beat-box organique, des scratchs classieux qui se mêlent à un électro aux textures précises, des cordes sensibles qui se jouent des conventions, des voix qui chuchotent, s'envolent, se multiplient en écho. Les textes tristement poétiques s'échappent du littéraire pour rejoindre le quotidien. Proche de la recherche de Beth Gibbons, de l'inspiration exaltée d'Agnès Obel ou du chemin obsessionnel de Camille, ce premier EP laisse planer l'intériorité, la profondeur et la mélancolie. Une musique pour les âmes émotives.