La succession des tableaux que l'auteur présente permet d'imaginer la destinée à la fois cruelle et indulgente de ces deux intrépides, inséparables dans leur travail dans leurs jeux, inséparable jusqu'au moment où le Magicien donnera un coup de baguette pour faire disparaître Giboulin. Celui-ci se laissera-t-il séduire par les horizons qui leurrent ? Préférera-t-il l'aventure que le Magicien lui propose ? Le Magicien se laissera-t-il attendrir par Giboulette, qui ne parvient pas à croire que son ami l'a oubliée ? Giboulin recouvre bientôt la mémoire et le Grand Sorcier laissera le destin des deux enfants s'accomplir... et l'auteur de conclure " Est-ce un conte ? Est-ce un rêve ?... Nul ne l'a jamais su, mais chacun devine comment finit l'histoire ". L'ouvrage s'ouvre sur l'exposé de l'idée initiale (mi ré sol la do ré mi...) qui sera utilisé tout au cours du récit, sous des formes diverses : marche joyeuse, pastorale, air très lyrique ; marche nuptiale. L'orchestration fait intervenir tout au début les cordes et le célesta auxquels viendront s'ajouter les bois (flûte, clarinette et basson) et la harpe. Le paysage est ainsi simplement campé, dans un murmure de ruisseaux limpides accompagnés de gazouillis d'oiseaux. Dans le ciel, un hautbois dessine un léger nuage, signe avant-coureur du destin, un instant troublé par le Magicien. Plus tard, les cors, le triangle auront leur mot à dire et même les cymbales, voire le sifflet à coulisse. L'histoire très simple fournit le prétexte de plusieurs tableaux musicaux poétiques et spirituels. Le prélude dont la teinte modale est révélée par des harmonies piquantes, l'évocation de la forêt, ses ruisseaux, ses oiseaux, le thème espiègle des enfants, la pastorale, la pénétration angoissée de la forêt peuplée de bruits étranges ; la découverte de la Ville Mystérieuse, la danse générale des villageois, la marche nuptiale comptent parmi les meilleures pages d'une partition absolument ravissante...