La promulgation de han-gul, l'écriture coréenne, par le roi Sejong de la dynastie Choson - qui constitue l'objet des textes et commentaires ici rassemblés... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
21,00 €
Expédié sous 3 à 6 jours
ou
À retirer gratuitement en magasin U entre le 6 septembre et le 11 septembre
La promulgation de han-gul, l'écriture coréenne, par le roi Sejong de la dynastie Choson - qui constitue l'objet des textes et commentaires ici rassemblés - représente un événement capital, mais peu connu, de l'histoire universelle du langage. Elle est la conséquence indirecte, mais indéniable, d'une lointaine rencontre entre la tradition linguistique indo-européenne et la tradition linguistique chinoise, c'est-à-dire entre deux mondes qui ont développé à l'extrême les logiques opposées, mais complémentaires, de l'analyse et de la figuration, du concept et de l'image. L'invention de han-gul est aux confins du mythe et de l'histoire, comme le royaume dont elle est issue. Borges, Segalen, Gengis Khan et Saussure, Van Gulik et Hergé auraient pu faire partie de l'assemblée des sages de l'Académie royale qui, sous l'auguste houlette du grand roi Sejong, ont contribué à la naissance des " Sons corrects pour l'instruction du peuple ". Cette écriture est fabuleuse, comme l'histoire du petit pays qui lui donna naissance, du monarque qui la conçut, des grammairiens qui la soignèrent, fabuleuse parce qu'elle accomplit (cinq siècles avant le Cercle de Prague !) le rêve d'un système de transcription phonologique strict, fondé sur les appréciations les plus fines du fonctionnement de la voix humaine et des langues naturelles.
Jean-Paul Desgoutte, linguiste, cinéaste, maître de conférences à l'Université de Paris VIII, anime le groupe de recherche Intermédia consacré à l'analyse sémiologique du verbe, du son et de l'image.