Si l'on en croit l'ensemble des auteurs qui présentent des contributions pour ce numéro spécial (n°13) de La Revue Française d'Education Comparée, les inégalités entre sexes persistent en France et dans le monde. La montée des filles continue et les progrès sont d'autant plus sensibles que les pays sont plus riches. Par exemple, d'après les travaux du PNUD, la Suède est "très égalitaire" quant à la distribution des revenus et au genre. Dans d'autres pays comme la France ou l'Allemagne qui ne sont qu'"égalitaires" quant au genre, les filles ne parviennent pas à convertir leur meilleure réussite scolaire en une réussite professionnelle et on assiste à un véritable gaspillage des compétences féminines. En France, 53%des filles obtiennent un diplôme de l'enseignement supérieur contre seulement 39% des garçons, mais les filles choisissent des orientations genrées et sont donc sous-représentées dans les fonctions politiques, de direction et d'encadrement. Les différences de traitement entre les hommes et les femmes sont en moyenne de 25% sur l'ensemble de la vie professionnelle. Tout ceci amène Mosconi à conclure que seules, des luttes politiques seraient à même de changer les normes contraintes de féminité et de masculinité construites par le genre. On le voit, le processus est complexe. Les inégalités entre sexes sont induites par la société et elles se manifestent sous différentes formes et dans différents lieux. Dans la famille qui véhicule souvent des représentations genrées, où par exemple, les garçons et les filles ne se voient pas proposer les mêmes jeux ni les mêmes tâches quotidiennes... rien d'étonnant à ce qu'ils n'aient pas la même confiance en soi ni les mêmes ambitions ! A l'école où les filles ne sont pas considérées de la même manière que les garçons au moment de l'orientation par exemple. Dans la société où les responsabilités des hommes et des femmes sont bien identifiées, voire figées et où les stéréotypes de genre sont bien ancrés. Toutefois, force est de constater que la montée des filles continue, du moins dans les pays industrialisés. Ce n'est malheureusement pas le cas de tous les pays. On ne peut qu'espérer que les pays "inégalitaires" entendront l'encouragement de Baudelot et Establet : "Allez, les filles ! "