Alors même que le passé se fait de moins en moins visible dans les villes modernes, l'engouement pour sa redécouverte est une conséquence de l' "éclatement" de l'histoire, du phénomène mondial de patrimonialisation, de la médiatisation des découvertes archéologiques, ainsi que du nationalisme et de la recherche de ses racines. La collusion entre l'économie et la culture, mais aussi le brouillage des frontières entre industrie culturelle et arts, ou encore entre musées et parcs d'attraction deviennent ainsi inévitables et invitent à explorer plusieurs lignes de réflexion. Quels sont le rôle et l'intérêt des Etats dans la promotion et la marchandisation de l'histoire ? Quels sont les acteurs et les médias de cette commercialisation ; qui vend l'histoire et qui en profite ? L'histoire est à vendre, l'histoire fait vendre, mais de quelle histoire parle-t-on ? Quelles sont les périodes de référence ? Les pays d'Asie orientale se contentent-ils de suivre une tendance globale, ou ont-ils des modalités propres de commercialisation de l'histoire ? Ce sont-là quelques-unes des questions auxquelles les contributeurs de ce numéro ont cherché à fournir des éléments de réponse.
Ce numéro étudie comment la promotion du passé comme ressource économique, à des fins commerciales (ou consumérisation du passé) en Asie orientale et intérieure (régions de l'Asie de l'est et du nord) exploite la nostalgie, le sentiment de perte des repères et joue la fibre émotionnelle.