Dans l'encyclique Centesimus annus, Jean-Paul II identifie la société civile comme le cadre normal de l'économie de la gratuité. Dans Caritas in veritate, Benoît XVI semble aller plus loin : "Le grand défi qui se présente à nous est de montrer que le principe de gratuité et la logique du don peuvent et doivent trouver leur place dans l'activité économique normale". Ce "grand défi" pose de nombreuses questions, sur lesquelles se sont penchés économistes, philosophes et théologiens réunis par Liberté politique. La logique de la gratuité est-elle compatible avec la logique de l'échange, par conséquent de la réciprocité, qui caractérise l'économie ? Benoît XVI ne répond pas en termes de système, mais de dépassement moral, pour rendre possibles les lois de l'économie elle-même : on ne peut pas créer de confiance dans l'économie sans relations de gratuité entre les hommes.